mercredi 12 octobre 2011

France de cross : marquée aux pointes!


« Un France de cross, tu ne peux pas ne pas connaître…Incontournable dans le monde de l’athlétisme », m’avait dit mon pote de l’ACO Firminy Paulo…Je m’en souviendrais !
Comme beaucoup de coureurs en hiver, je travaillais la vitesse, faisait les petits cross de préparation, puis les régionaux les inter…mais les France !
Une telle densité d’athlètes des quatre coins de la France, des coureurs de 5000m au cent bornard en passant par ceux qui préparent des 10kms, les marathoniens, les traileurs, les montagnards…toutes les disciplines se retrouvent ! Et quand on croise sur un hippodrome des filles qui mettent 33’ sur un 10km voire moins, on se dit que le niveau est…TRES relevé !
Une ambiance de folie, il y a des gens partout, des écrans permettent de mieux voir en direct les courses. Inutile de demander aux coureurs s’ils sont stressés, les regards que je croise suffisent !
Courant en « Senior dame », je me retrouve sur la dernière course de la journée…Chouette, je peux assister à toutes les autres « batailles » afin d’avoir un aperçu de ce qui m’attend ! Le départ est donné par un violent coup de pistolet, s’en suit un moment où une musique forte et oppressante où les coureurs s’affolent…Puis lorsque le 1er passe le 400m, une fusée est tirée.. !
Plutôt…IMPRESSIONANT !
Mon tour vient, j’ai pas trop envie d’aller m’échauffer, cherchant à repousser ces longues minutes de stress qui m’attendent. Quelques tours sur la pelouse me suffisent, je me rend dans l’immense chambre d’appel où les athlètes finissent leur échauffement. Je discute avec des filles que je connais pour me sentir moins seule et faire baisser cette pression insupportable : Aurélia Truel, Laurence Klein. J’appercois Carmen Olivieras, mais elle est a priori trop concentrée sur sa course pour plaisanter : c’est pas le moment !
On se retrouve dans des boxes, telles des chevaux de course, selon notre inter-région. Je suis à la 4ème ligne. Les filles à côté de moi parlent de la course, redoutant une seule chose ; chuter sur le départ ! C’est vrai qu’on est serrées les unes contre les autres, je me demande ce que ça va donner au « start ». J’ai vite la réponse !
A peine le départ donné, ça pousse dans tous les sens, j’essai de me sortir de cette masse étouffante mais en vain. Et là, un violent coup de coude suffi à me projeter à terre… 
« Au secours !!! ». J’essai de me relever mes des filles passent de tous les côtés, m’enjambant pour certaines…me piétinant pour d’autres !Lorsque je me relève, c’est bien trop tard, la course est faite !Peu m’importe, bien qu’au fond du peloton je décide de continuer : je ne suis pas venue ici pour rien et n’ai pas attendu tout ce temps pour rentrer sans avoir couru les France de cross !!!
Un goût de sang dans la bouche, je n’arrive pas à respirer correctement, j’ai de la terre partout et lorsque je serre les dents je sens des petits morceaux qui craquent…euh, pourvu que ce ne soit pas les dents qui se retrouvent en petits morceaux !Mais la course est rapide et je n’ai pas le temps de me poser ces questions !
Très vite je m’énerve, le parcours est très étroits et ça n’avance pas…A mon tour je joue des coudes pour me faire un passage et me faufiler parmi la foule afin de regagner des places. Les coups de coude et de pieds sont violents ; on se demande si c’est une course ou une bataille dans la boue J
Sur le bord du parcours, coach Philippe m’encourage : je lui lance de loin que j’ai chuté et lui fait signe que je suis agacée.. !J’ignore s’il a tout saisi, mais je sais qu’il devait bien se poser des questions ne me voyant pas arriver…A voir ma tête d’après guerre, il a du comprendre !

A force de reprendre des places, j’aperçois (enfin, après 3 tours, sur la dernière boucle), des filles dont je connais à peu près le niveau à cette époque. On a couru les inter ensemble et elles avaient fini quelques secondes derrière moi. Mais les « zig zag » entre les nénettes pour reprendre du terrain m’ont coûté cher en énergie, et je sens que j’ai du mal à accélérer d’avantage. Je rattrape l’une d’entre elle (Adélaïde Pantheon), puis la 2ème  (Jade Diemunsh). Il ne reste plus que 400m. Mais qu’est ce que c’est long un 400m sur un France de cross comme celui-ci !
A bout de force, j’essai de tenir l’allure, ne tentant même pas le « sprint final ». Quelques filles qui ont encore un peu de jus me rattrape,  dont Jade Diemunsh ; on finira dans la même seconde.
La ligne d’arrivée passée, j’aperçois Marie Laure Dumergues, une athlète talentueuses  (ceux qui suivent de près ou de loin les résultats des courses et plus particulièrement des courses de montagnes ne peuvent pas la méconnaître, avec un titre de championne d’Europe de course en montagne en 2010 et 3ème au mondial en 2011).
Je vais vers elle : « qu’est ce qu’il t’arrive ?!! » me lance-t-elle  avec de grands yeux inquiets…
« ooh rien de grave, une chute sur le départ, juste bien les nerfs ! » dis je après avoir jeter un coup d’œil sur mes jambes et avoir constater que du sang coule.
Un gars de la Croix Rouge vient me chercher et m’emmène sous une tente.
Waouh, belle vue sur l’intérieur du genou ! La météo avait rendu le terrain boueux, les pointes de cross étaient de sortie : du 18mm principalement…et ca dans le genou : mmmmh !
« il faut que t’aille aux urgences, qu’il vérifient le genou avant de refermer » me dit une infirmière.
« Non, je suis venu avec des potes de mon club, pas envie d’faire attendre tout le monde, on a de la route à faire, puis ils ont une famille… »
Jean Claude Louison arrive (c’est le « papa de l’ACO »), et me dit que je n’ai pas le choix.
Petit tour au urgences avec Jean Claude, Manu Meyssat sa copine Estelle.
Après une longue attente et quelques cafés, le médecin vient m’ausculter et referme la plaie. 

-« Rien de grave, 3 semaines de repos et ça ira.. ! »
Bon…je vous laisse imaginer la suite !

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